Alexis LIPPSTREU  

1972 Suresnes (FR) 

 Photo © Jacques Robert

Il aurait pu être le copiste officiel des grands maîtres avec cette différence qu’il donne une nouvelle vie aux œuvres qu’il recopie. Degas, Gauguin, Léonard de Vinci, Van Eyck sont ses sources d’inspiration. Obsessionnel, il peut recopier à l’inifini la même œuvre. Je me demande s’il n’aurait pas pu faire la même œuvre tout au long de ces années. En lui proposant d’autres livres, d’autres œuvres est-ce que je l’ai influencé, voire manipulé? Où est-ce que cela lui a permis de s’ouvrir? Au cours de ces deux décennies s’il avait recopié la même œuvre se serait-il appauvri ou au contraire se serait-il renouvelé? Travail exclusivement réalisé avec un crayon gris, il vient de redécouvrir le pastel à l’huile qu’il avait très peu utilisé à ses débuts. Son bonheur de travailler la maitère, les couleurs est très perceptible. 

(Bruno Gérard, Débridé(e)sEd. Centre La Pommeraie, Ellignies-Sainte-Anne, 2008 – Prix Fondation Désidé Jaumain)

Il y a dans son être de dessinateur, une douceur radiographique.

Son intérêt pour le dessin se complète par une répétition obsessionnelle des thèmes choisis parmi Manet, Gauguin ou Seurat. Ces maîtres ne l’attirent pas pour une technique précise mais plutôt pour les images qu’ils ont fait naître. Brutes, fortes et sans discours, elles pénètrent Alexis qui leur rend une substance filtrée, épurée où l’humain a une place importante. Le stéréotype formel donné aux corps est trompeur pour l’œil distrait. Riches d’expressions diverses, les présences schématiques ont chacune leur vie propre, ce qui les individualise dans leur fausse gémellité. (…)

(Arnaud Matagne, « Alexis Lippstreu », in : Art en marge. Collection, Ed. Art en marge, Bruxelles, 2003)